Les perturbateurs endocriniens, une menace pour demain?
Le dossier complet pour se protéger...

Pour toutes celles et ceux qui n'ont malheureusement pas pu être présents à notre conférence en ligne du 30 octobre sur les perturbateurs endocriniens et/ou qui ont souhaités plus d'information, voici un dossier complet sur le sujet.
En bonus, vous retrouverez aussi l'enregistrement de notre conférence...
Partie 1 : Qu'est ce qu'un perturbateur endocrinien?
Partie 2 ; Comment se protéger?
Les perturbateurs endocriniens, ces molécules qui dupent notre organisme par leur capacité à mimer nos hormones et qui sont causes d'anomalies génétiques, de cancers, de prise de poids, de troubles hormonaux...etc. qui sont-ils vraiment ? Comment agissent-ils chez les personnes exposées et plus grave encore, chez leurs futurs enfants ?
Ils sont présents partout dans notre vie quotidienne ; alors comment s'en préserver ?
Pourtant largement reconnus comme dangereux, potentiellement cancérigènes ou cancérigènes avéré par les autorités de santé, peu de personnes sont réellement informées des dangers et des moyens de se préserver.
Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?
La définition qui fait consensus aujourd’hui et qui résume au mieux leur nuisance pourrait être celle donnée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé):
Perturbateur endocrinien :
Une substance ou mélange exogène modifiant la (les) fonction(s) du système endocrinien et provoquant ainsi des effets sanitaires nocifs dans un organisme intact [ ou] sa descendance(1)
1. OMS. IPCS Global assessment of EDCs. Consulté le 30 mars 2021 [en ligne]. Disponible sur : https://cutt.ly/vnLmWCM.
(exogène = substance non produite par l’organisme, en provenance du milieu extérieur)
Un problème connu depuis longtemps :
Depuis les années 60, des scientifiques tirent la sonnette d’alarme, après s’être inquiétés des modifications et perturbations observées sur la faune sauvage : baisse de la fertilité, malformations, cancers….En 2009, l’Endocrine Society (société médicale internationale composée de 18000 scientifiques) met en garde contre l’exposition des femmes enceintes et appelle au respect du principe de précaution envers ces molécules.
Avertissement qu’elle renouvellera en 2015, dans un rapport qui confirme le lien avéré entre les perturbateurs endocriniens et diverses pathologies.
En 2012 déjà, un rapport de l’OMS et de l’ONU les qualifie de « menace mondiale » : ce rapport met en évidence le rapport entre perturbateurs endocriniens et cancer (sein, prostate, thyroïde…etc), ainsi que des troubles du développement.
Pour résumer, l’exposition régulière aux perturbateurs endocriniens augmente de façon notoire le risque de développer des pathologies telles que cancers hormono dépendants, diabète, surpoids, stérilité, puberté précoce, malformations génitale, endométriose…etc.
Pour savoir s’en protéger, il faut comprendre leur mode d’action dans l’organisme et savoir où ils se cachent…
Comment agissent les perturbateurs endocriniens ?

Notre système endocrinien représente l’ensemble des glandes capables de sécréter des hormones dans le sang (ovaires, testicules, thyroïde, parathyroïdes, surrénales, hypothalamus, hypophyse, pancréas…).
Il est souvent comparé à un orchestre philarmonique.
En effet, chacun des organes le composant agit en synergie et en équilibre avec les autres. Les hormones sécrétées assurent la communication entre les cellules, la transmission des informations nécessaires au fonctionnement normal de l’organisme ainsi qu’au développement et à la croissance. Les hormones voyagent dans le sang jusqu’à la cellule cible portant un récepteur sur lequel elles peuvent se fixer. Ces récepteurs sont spécifiques à chaque hormone : on compare souvent celle-ci à une clé, le récepteur étant la serrure.
Une fois l’hormone fixée sur son récepteur, la cellule l’accepte et modifie son fonctionnement en fonction du message véhiculé par l’hormone.
Comment les Perturbateurs Endocriniens peuvent-ils interférer ?
Le perturbateur endocrinien est dotée d’une structure moléculaire qui lui permet de duper la cellule et ainsi lui faire croire qu’elle a affaire à une hormone sécrétée par l’organisme et porteuse d’un message à son intention. C’est le cambrioleur à qui on ouvre parce qu’il s’est fait passer pour le facteur…Une fois qu’il a réussi à se fixer au récepteur cellulaire, il pourra imiter l’action de l’hormone sur la cellule, apporter une information totalement erronée, modifier la synthèse ou le transport d’autres hormones…etc. Ce grain de sable dans cet équilibre délicat peut avoir de grandes répercussions.
Mais il y a des moments de la vie en particulier où les conséquences peuvent être particulièrement graves car irréversibles : la vie intra utérine pendant la grossesse, la petite enfance et la puberté. Des interférences à ces moments de construction conduiront à des réponses erronées de l’organisme et des modifications qui resteront fixées pour la vie durant, voire se transmettront aux générations futures.
Le Distilbène, un exemple tristement connu
Ce médicament, un œstrogène de synthèse interdit depuis 1977, a été prescrit à plus de 200 000 femmes enceintes, avec les conséquences que l’on connaît : graves malformations chez les bébés exposés, ainsi que cancer, infertilité… Mais à la surprise de la communauté scientifique, les petits enfants des femmes ayant pris ce médicament sont également impactées avec notamment un risque augmenté de malformations génitales chez les garçons.
Il est l’exemple typique des conséquences d’une certaine cacophonie hormonale lors de la vie in utéro et de la transmission à la descendance de cette information erronée. Heureusement tous les cas ne sont pas aussi graves, mais aucun perturbateur endocrinien n’est anodin.
On sait aujourd’hui que les perturbateurs endocriniens peuvent avoir des impacts sur plusieurs générations.
Il est effrayant de penser que même lorsque vous n’avez eu que peu ou aucune conséquence à votre exposition, il n’en sera pas de même pour vos enfants, petits-enfants et au-delà….
Même à petite dose, de grands dégâts
Pendant longtemps la communauté scientifique a fait sienne la devise de Paracelse : « Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison ».
Or, avec les perturbateurs endocriniens, on sait qu’une dose infime peut avoir de grandes conséquences, alors que paradoxalement une dose plus importante n’a pas semblé perturbatrice.
Cela a contribué pendant des années à une fausse impression de sécurité vis-à-vis de ces molécules. Il est à noter que nos propres hormones agissent souvent à petites doses.
L’effet cocktail
C’est une autre difficulté pour évaluer correctement la toxicité des perturbateurs endocriniens : lors de test en laboratoire pour vérifier l’innocuité d’une molécule, elle est testée seule. On sait maintenant qu’elle peut tout à fait s’avérer inoffensive en solitaire, mais redoutable dès lors qu’elle est associée à d’autres. Comme il y a des centaines de molécules considérées comme perturbateurs endocriniens en circulation, il y a de fortes chances pour qu’elle trouve à s’associer…
D’autant plus que les perturbateurs endocriniens s’accumulent dans les tissus graisseux et sont donc rémanents dans l’organisme pendant de nombreuses années : de très nombreux test sanguins et urinaires chez des volontaires ont parfois détectés la présence de molécules interdites depuis des dizaines d’années !
Les perturbateurs endocriniens ont ils un effet sur notre santé ?
Oui bien sûr.
Pour ne lister que les effets les plus significatifs, étayés par des études scientifiques publiées dans des revues à comité de lecture :
- Troubles de l’appareil reproducteur
- Puberté précoce
- Diminution de la fertilité chez l’homme comme chez la femme
- Cancers hormono dépendants
- Problèmes thyroïdiens
- Obésité (les PE peuvent favoriser les
- Diabète (l’insuline est une hormone)
- Troubles comportementaux
Sans oublier bien sûr les conséquences sur l’environnement (pollution durable de l’eau, des sols) les animaux (la faune sauvage, les insectes…), notre descendance…











