Comment bien choisir ses huiles essentielles ? 2eme partie

2eme vérification : le chémotype (à prononcer kémotype)

Souvent les flacons affichent la mention huile essentielle chémotypée , ou huile essentielle botaniquement et biochimiquement définie (ou son abréviation HEBBD).

Une huile essentielle de qualité est effectivement chémotypée . Vous ne savez pas ce qu’est le chémotype ? rassurez vous, c’est simple à comprendre.

Ce nom d’aspect barbare signifie simplement que l’on a déterminée la composition biochimique exacte de l’huile essentielle concernée. (C'est-à-dire les familles de molécules détectées et leur pourcentage de présence). Elle est donc qualifiée de chémotypée quand les analyses nécessaires ont été faites pour s’assurer de sa composition à la molécule près. On a en quelque sorte établi la carte d’identité biochimique d’un lot d’huile essentielle. Car d’une année sur autre, les mêmes plantes cultivées au même endroit ne donneront pas exactement la même huile essentielle… tout comme les vignes n’offre pas tout les ans exactement le même vin. Plus surprenant, les plantes aromatiques vont même offrir une huile essentielle totalement différente si leur lieu de culture varie! Avant cette découverte majeure que l'on doit à Pierre Franchomme dans les années 1970, les différences de réactions thérapeutiques entre plusieurs lots d’huiles essentielles était inexpliquée…

En effet, selon l’endroit où elle est cultivée, les conditions climatiques… etc. la même plante aromatique offrira des huiles essentielles de différentes compositions. C’est en quelque sorte le «terroir » de l’huile essentielle. La plante fabriquera à chaque fois les molécules aromatiques les plus utiles et les plus adaptées à ses conditions de vies...Sa distillation en devient le reflet.

L’exemple le plus couramment utilisé pour illustrer ce phénomène de façon simple est celui des huiles essentielles de Romarin. Il s’agit à chaque fois de la même espèce de romarin qui est cultivée, le romarin officinal ou rosmarinus officinalis, mais selon qu’il sera cultivé en Provence, en Corse ou au Maroc, sa composition chimique va varier et ses indications thérapeutiques vont changer du tout au tout !

Celui cultivé en Corse va développer une forte présence de verbénone, molécule intéressante pour le foie, alors celui cultivé en Provence sera très riche en camphre, toxique pour le foie ! Quand à celui cultivé au Maroc, son huile essentielle sera chémotypée à cineole (ou 1-8 cineole), car ce sera alors la molécule dominante, et elle sera bénéfique sur le plan respiratoire. Bien sûr, les 3 huiles essentielles contiennent camphre, cinéole et verbénone ; seules les concentrations changent…

Le Thym possède également plusieurs chémotypes, selon son lieu de production. Là encore, les utilisations sont très différentes. On peut citer l’huile essentielle de thym chémotypée à thujanol, une anti infectieuse très douce pour la peau, utilisable par tous, tandis que l’huile essentielle de thym chémotypée à thymol est un bactéricide puissant mais très dermocaustique.

Vous l’avez compris, on n’achète pas au hasard « une huile essentielle de thym » ou « une huile essentielle de romarin » ou « une huile essentielle de lavande »…. Il faut être très précis. De même, assurez vous que celle qu’on vous propose est bien celle qui correspond à vos besoins, mais avec cette notion fondamentale on commence à aborder la subtilité du monde passionnant des huiles essentielles

Suite et fin à la prochaine lettre d'information...